samedi 1 novembre 2014

"The Giver": programmation prédictive d'un monde orwellien


Suite à un événement chaotique, l'humanité est singulièrement réduite et la logique du Ordo Ab Chao est mise en oeuvre. Un monde totalitaire ou chaque individu est formaté et surveillé par des drones dès la naissance voit alors le jour pour soit disant éviter les erreurs du passé. 

The giver met en scène un monde sans émotions, sans amour, ou les humains n'enfantent plus leurs propres enfants mais sous-traitent cette tâche à des mères porteuses, ou les foyers sont appelées des cellules familiales et ou on ne choisit pas son métier: ces sont "les sages" qui décident pour eux. Le langage se restreint drastiquement pour devenir normé et soumis à des règles strictes, les différences entre les individus sont gommées artificiellement et les souvenirs effacés. 

La musique, les livres et les voyages hors de la ville sont interdits. Les dirigeants ont décidé de contrôler intégralement le climat pour éviter les aléas de la météo. Les personnes sont obligées de s'injecter des médicaments tous les jours au réveil pour garantir la docilité générale et le statu quo pendant que les "sages" font ce qu'ils ont toujours fait: régner en maître. Les bébés trop faibles sont "élargies" (vous comprendrez plus tard). Ce film est une fresque, soit disant pour ados, d'un monde orwelien pas si imaginaire dans la mesure ou certaines de ces folies sont déjà mises en places et que d'autres sont en préparation. Et pour les spectateurs qui n'auraient pas compris là ou veut en venir cette "fiction"...le symbole de cette communauté est le triangle.

Le film évoque également des aspects intéressants comme le péché originel ou la manière d'éviter cette société orwellienne mais je n'aborderais pas le sujet pour laisser à chacun le loisir de découvrir le film avec un œil critique (à chacun de voir s'il souhaite dépenser son argent pour voir un film de ce genre). Ce qui est intéressant à soulever néanmoins, c'est que ce film se base sur un livre du même nom vendu à plus de 5 millions d'exemplaires et qui est utilisé comme support pédagogique dans les écoles américaines. Il a d'ailleurs fait l'objet de près de 11 000 tentatives de retrait des écoles (sans succès, ils y tiennent à leur formatage des esprits) car beaucoup le trouvent inadéquat pour les enfants. Il est d'ailleurs tout à fait probable que nos chères têtes blondes y aient le droit également en France car le ministère de l'éducation à sélectionné ce livre et il est conseillé à partir de 12 ans sur le site de son éditeur "l'écoles des loisirs".

Une illustration qui ne paye pas de mine (c'est le but)...et pourtant.

Alors pourquoi, le cinéma s'évertue dernièrement à sortir autant de films dystopiques ou des forces du bien tentent de renverser les plans menant à un systématiquement à un Nouvel Ordre Mondial (lorsque ce n'est pas déjà en place et les héros tentent alors de renverser la tyrannie)? En l'espace de deux ans, nous avons eu, Snowpiercer, Divergente, Captain America: The Winter Soldier, The Hunger Games, Oblivion, Elysium et j'en passe. 

Fawkes

*****
 



"The Giver" est une adaptation cinématographique du roman de science-fiction "Le Passeur", signé Lois Lowry.


Le jeune Jonas (Brenton Thwaites), 16 ans, vit dans un monde futuriste où toute émotion et toute mémoire du passé ont été effacées. Un seul a le droit de se souvenir : le "Dépositaire de la Mémoire". Jonas est choisi pour être la nouvelle personne a incarner ce rôle. Il va donc faire la rencontre du Passeur (Jeff Bridges), l'ancien dépositaire, qui doit lui transmettre les souvenirs.


Pas de divergences donc pas de différences

Dans la société futuriste de "The Giver", les humains sont formatés dès leur plus jeune âge pour ne ressentir aucune émotion, et leur vie quotidienne est soumise à des règles préétablies dont on ne peut pas déroger sans être un "rebelle" et subir la peine de mort. D'ailleurs la mort n'est pas un élément de langage connu de cette communauté, c'est appelé "l'élargissement".

Tout est fait pour que tout, absolument tout, soit à l'identique.

Le but étant qu'en éliminant les différences, on élimine également les divergences, les désaccords, et donc les conflits liés à la "nature égoïste et agressive de l'homme". Ainsi, le mensonge est interdit, il faut s'excuser constamment, il y a un couvre-feu la nuit, et les contacts physiques sont strictement réglementés. 

Quelque chose de très cauchemardesque

Les codes de la dystopie sont bien présents : les membres de la communauté sont incapables d'atteindre le bonheur et l'accomplissement de soi car tout leur est dicté. On est vraiment dans l'idée de l'utopie (une société idéale), qui tourne à la contre-utopie – cette paix étant au prix de la liberté, des émotions et du pluralisme.

Cela présente ce que donnerait un futur où une idéologie d'uniformisation de l'humanité au nom de la paix aurait dérivé en totalitarisme accepté de tous.

On est d'ailleurs dans la définition même du totalitarisme, un régime cherchant à changer pas seulement la politique mais aussi l'individu, viscéralement, en lui faisant oublier ce qu'il était autrefois, en lui faisant refuser toute différence extérieure à un certain idéal humain.

Malgré le calme qu'inspirent les rues et mœurs de cette société, il y a quelque chose de très... cauchemardesque. Cette sensation qui nous saisit très rapidement. Le personnage principal, Jonas, aidé de son amie, va renverser cet ordre établi.

L'histoire de "The Giver" a une vraie portée, qui est parfaitement bien transposée à l'écran, sans perdre de sa valeur ni même de sa singularité.

Une magnifique mise en images

Si "The Giver" se distingue, c'est aussi par sa réalisation. C'est visuellement parfaitement élaboré, et bien adapté à l'esprit de l'histoire. Les décors nous mettent dans une ambiance froide et plate, à l'image de ce qu'est censée être la société dépeinte.

Mais, ce qui est le plus marquant, c'est très clairement le jeu de couleurs.

Le film commence en étant en noir et blanc, puisque les personnages ne voient pas les couleurs, on leur a enlevé cette faculté à travers une injection qu'ils doivent se faire chaque matin. Cela permet d'uniformiser encore davantage la société.

Au fur et à mesure que le personnage principal, Jonas, intègre les souvenirs et les émotions qui lui sont transmises par le Passeur, les couleurs apparaissent progressivement et sont de plus en plus vives. Lorsqu'il partira ensuite, cela redeviendra du noir et blanc. Il faut attendre la toute fin pour avoir de véritables couleurs.

Cette mise en images constitue un point clé de l'originalité de "The Giver". Ce n'est pas du jamais-vu, mais quoi qu'il en soit c'est différent des dystopies actuelles et permet de donner du sens à l'histoire, de nous plonger encore plus dedans, à travers la perception propre des personnages.

Du young adult très mature

Une œuvre young adult sans histoire d'amour, c'est impossible. Alors oui, il y en a une. Très présente même, sauf qu'il y a un réel intérêt à cette dernière, et elle n'est donc pas nian-nian.

Pour rappel, le principe de cette dystopie est que les émotions ont été retirées aux êtres humains. Or, l'amour étant une émotion, la découverte de celui-ci va donc être le leitmotiv des personnages pour se battre pour la vérité, la liberté.

Mais, malgré une histoire sentimentale bien présente, "The Giver" ne fait pas de chichi.

Étant donné qu'il y a un fond véritablement dystopique, et donc un sens percutant (si ce n'est satirique) de l'histoire, c'est un résultat touchant, efficace, et surtout très mature, avec certes une belle production mais loin d'être un banal blockbuster.

Entre l'eugénisme du "Meilleur des mondes" et le totalitarisme de formatage de la pensée de "1984", "The Giver" propose une dystopie dans la même veine, mais plus simple et intelligible, tout public donc, avec une part de fantaisie en complément.

Le résultat est tout simplement à la fois beau et pertinent à voir.

Source: nouvelobs / Fawkes News

8 commentaires:

  1. Décidément, le cinéma formate vraiment les esprits plus que tout autre chose, pas de doute.

    https://fr-ca.actualites.yahoo.com/blogues/sur-le-radar/on-croit-plus-aux-extraterrestres-qua-dieu-172040736.html

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  2. Salut Guido,
    Jour J-5 pour ne pas oublier :
    Souviens toi. Souviens toi de ce 5 de Novembre, de ses poudres et de sa conspiration. Souviens toi de se jour souviens t'en, à l'oublie je ne peux me résoudre.
    Mais qu'en était-il de l'homme, je sais qu'il s’appelait Guy Fawkes et je sais qu'en 1605 il tenta de faire sauter le palais du parlement.
    Mais qui était-il vraiment? Comment était-il?
    On nous dit de nous souvenir de l'idée et non de l'homme, parce qu'un homme peut échouer; il peut-être arrêté; il peut être-exécuté et tomber dans l'oublie; alors qu'après 400 une idée peut encore changer le monde.

    Et merci pour ton travail car avant de pouvoir combattre, il faut d'abord comprendre :)

    Bon Week-end à toi,
    Kaen

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  3. salut fawkes

    j ai vu le film mon regard sur ce film me devoile autre chose ...........

    pour moi le personnage du passeur symbolise la connaissance qui est cachèe et voilè ....cette connaissance (le passeur ) est isolè dans une maison qui est une bibliotheque .....cette connaissance que la majoritè ne detient pas car cette majoritè est moutonnisè , cette majoritè pour nous ,c est l humanitè , dans le film cette humanitè suit les lois et les directives d une elite qui leur a cachè cette connaissance . et qui leur transmet donc une connaissance et une histoire erronee servant les interets de cette elite .par tout un stratageme d asservissement via des lois ou il est interdit d avoir des emotions de sortir au dela d une certaine heure via la technologie drones cameras qui surveillent les moindres mouvements via la science avec une injection chaque matin avec un controle des naissances et un controle biologique etc....il me semble qu au travers du jeune Jonas qui decouvre et acquiert de la connaissance aupres du passeur symbolisant qu il accede a la connaissance cachee ....on veut peut etre nous transmettre le message que decouvrir la veritè n est pas facile ....cela destabilise.... cela demande une force interieur enorme pour faire sauter les verrous du conditionnement et encaisser les differents degrès de connaissances qui revelent des veritès durs a encaisser d ou la destabilisation du jeune jonas et qu il apparait farfelu fou et etrange par rapport aux autres puisqu il na plus le meme comportement automate que les autres= la majoritè .....cette quete de veritè demande de depasser ses propres limites et de depasser les limites que les croyances nous ont fixer quelque soit l elite et la croyance ceci est symbolisè par le fait que le jeune jonas apres avoir acquis la connaissance et qu il se soit en partie liberè.... il doit liberer les autres de cet esclavage et de cet prison a ciel ouvert que l elite a cree .....il doit quitter la zone geographique ou vit cette humanitè et aller dans la zone interdite .....cela symbolise qu il doit aller au dela de la croyance fixer par l elite ......tu noteras qu il a avec lui un enfant un petit bebè qu il prend en affection et avec qui il joue grimaces rires et autres jeu avec l enfant au debut (metaphore de l enfant interieur de celui qui entreprend le cheminement de la connaissance = le royaume des cieux appartient a ceux qui redeviennent tels des enfants disait jesus .
    le jeune jonas traverse la zone interdite avec l enfant qui ne font qu un seul personnage c est l enfant interieur de jonas les choses ne sont pas simple il traverse desert froid et epreuves le cheminenment vers la connaissance ou la veritè pour se liberer est semè d embuche et d epreuve une fois qu il reussi une onde de choc traverse toute l humanitè et tous retrouve la memoire c est la liberation cette onde n est que la symbolique qu ils ont retrouvès leur conscience et qu elle s est elevee ........pour qu ils redeviennent des etres spirituels alors qu avant ils etaient des morts vivants des zombies a l image de leur elite .

    juste mon analyse

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    1. C'est une analyse assez juste en effet. Je ne détaille jamais trop dans les articles pour laisser chacun le loisir de découvrir par lui-même. Malgré le fait que c'est un film assez orienté, globalement je l'ai trouvé intéressant et il vaut la peine d'être vu (au moins pour ceux qui ont des abonnements ou en divx). Le message est globalement positif. Qu'as-tu pensé de la cabane intrigante à la fin? J'ai ma petite idée sur la question.

      Au fait, essaye de mettre des paragraphes dans tes commentaires, c'est assez indigeste à lire autrement. Dommage que la zone de commentaire soit si étroite, ça ne donne pas une vrai idée de l'aspect final de ce que l'on envoie.

      Relie ton pavé, et demande toi si tu le lirais s'il provenait de quelqu'un d'autre ;)

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  4. autre chsoe de tres important .

    tu remarqueras que la majoritè de la connaissance que le jeune jonas acquiert ne vient pas des livres
    elle se fait pas le biais de projection avec le passeur
    le jeune jonas doit experimenter l amour la haine la guerre la joie la danse la musique par lui meme .
    pour connaitre et savoir il faut experimenter c est pour cela que le jeune jonas passe par ce procedè ......croire ce n est ni savoir ni connaitre .


    voila mon regard sur le film

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  5. au sujet de la cabane intriguante de la fin du film ....

    peut etre correspond t elle a une nouvelle etape pour s elever et aller encore plus loin dans la quete de la veritè et dans l elevation de conscience ?
    un autre passeur l attend peut etre la bas ?
    ou peut etre sera t il le prochain passeur dans cette cabane pour permettre l emergence d une humanitè nouvelle (via l enfant qu ila dans les bras ) sur un autre plan ..... celui ou il est arrivè ?
    une humanitè qui vivra en parallele de l humanitè qu il a quittè ???

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    1. Oui, à mon avis, ce sont des gens qui ont préférés fuir cette société avant que ça dérape. Ces gens ont continué à vivre sans les contraintes imposées par les sages et c'est probablement la meilleure façon d'éviter leur monde orwellien: commencer une société plus juste et équitable ailleurs je suppose.

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