vendredi 14 décembre 2018

Coup de tête, coup de pied dans les testicules et 36 heures de garde à vue pour un tag « Macron démission »




Lundi soir, Toumani et 5 amis sont interpellés par la police qui les soupçonne d’avoir tagué « Macron démission », ce qu’il conteste. Coup de pied dans les parties, argent qui disparaît et cellules surpeuplées: Il raconte ses 36 heures de garde-à-vue.

Lundi soir, trois slogans ont été tagués sur la façade du lycée Romain-Rolland d’Ivry-sur-Seine. Dans la nuit, la police interpelle 6 lycéens qu’elle soupçonne d’être les auteurs des graffitis. Toumani, 16 ans, scolarisé dans cet établissement est l’un d’eux. Il conteste être l’auteur des “dégradations”. À StreetPress, il raconte ses 36 heures de garde à vue mouvementées.

« Aux environs d’une heure du matin, on marchait dans la rue avec 3 amis vers une épicerie, quand on aperçoit une voiture de police. On savait très bien qu’ils allaient venir nous voir. Comme on n’avait rien à se reprocher, on reste tranquilles. La voiture de police vient à notre hauteur. Les policiers sortent pour un contrôle d’identité. Assez vite, ils sont rejoints par la BAC de Vitry.

Ils commencent par nous fouiller. Derrière moi, l’un des policiers me dit : « C’est quoi ça dans ton sac ? ». Je me retourne pour lui répondre. D’un coup, l’un d’eux m’assène un coup de pied dans les parties intimes. Il me dit :

« Qui t’a autorisé à te retourner ? Qui t’en a donné l’ordre ? »


Finalement, comme on n’avait aucune substance illicite ni aucune arme sur nous, ils nous ont laissé partir. Sauf que quelques minutes plus tard, ils reviennent nous chercher et nous font monter dans un camion de la Police nationale. Entre temps, les policiers avaient arrêté deux autres jeunes de notre lycée.

DIFFICILE DE DORMIR

Vers deux heures du matin, on est arrivés au commissariat d’Ivry. On est mis en garde à vue. Les policiers nous annoncent qu’on est là pour dégradation volontaire aggravée de bien public. On a appris plus tard que c’était pour des tags. Pendant 2 heures, on est resté menottés, sur un banc. Le temps de nous faire signer des papiers et de saisir nos affaires. Comme j’avais pas mal d’argent sur moi, ils m’ont demandé si je savais combien. « Oui j’ai 153 euros, mais en billet vous allez trouver 150 euros ». Le policier me répond qu’il n’y a que 130 euros. Sur la fouille, je crois qu’il a marqué 120 euros. J’ai rétorqué que ce n’était pas normal et que j’en parlerai demain avec l’OPJ [officier de police judiciaire].

Vers 4 heures du matin, on a été placés en cellule. On était serrés à 4 dans la même pièce, il n’y avait pas de place. On avait un seul matelas et deux bancs tout petits pour dormir. Le lendemain matin, les avocats arrivent et on commence les auditions avec les policiers. D’emblée, ils me demandent ce qu’il s’est passé. Ils nous disent qu’un témoin nous a reconnus. Ils nous montrent la bombe de peinture et demandent si on reconnait l’objet. On répond que non. On était tous sur la même version. On explique qu’on a rien fait. Ils finissent par nous remettre en cellule.

COUP DE TÊTE

Vers midi, une personne qui était dans la même cellule [sans rapport avec cette affaire], ne reçoit pas sa nourriture. Il appelle le chef de poste. Pas de réponse. Alors, on a tapé sur les vitres pour le faire réagir. Il s’est énervé. Avec 5 policiers, ils sont rentrés dans notre cellule et ont commencé à nous bousculer. L’un d’eux a fait mine de vouloir frapper mon collègue. Pour se protéger, il a écarté ses mains. Le policier lui a alors mis un coup de tête.

Le soir, on a fait un facetime avec la procureure. Elle nous a expliqué la situation et nous a dit qu’il allait y avoir une confrontation avec le témoin. J’en ai profité pour lui parler du manque d’argent dans la fouille. J’avais essayé de le dire aux policiers mais ils ne réagissaient pas. Trente minutes après cette conversation, deux policiers viennent me voir dans ma cellule. Ils me disent « Pourquoi tu as parlé de l’argent ? L’argent est là. Si tu as un problème, tu en parles à nous. » Ils finissent par me dire que les 150 euros sont là. Ils les avaient remis dans la fouille.

PROLONGATION

En fin de journée, on est à nouveau présentés devant des policiers pour signer notre prolongation de garde à vue de 24 heures. Les policiers me disent : « Il faut que tu signes là et là ! » Mais je voulais lire d’abord. « Oh il fait chier celui là, il va lire ! ». Je commence à lire mais ils s’étaient trompés : c’était la feuille d’un de mes camarades. Ils m’ont finalement donné la bonne feuille. Ils insistaient : « Assieds-toi, lit vite ». Avant que je finisse, une policière m’arrache la feuille des mains : 

« – Tu prends trop de temps, on va prendre ça comme un refus.


– Non, j’ai envie de tout lire. J’ai envie de savoir ce que je signe.
– Non, c’est un refus. »

Ils m’ont mis des menottes et m’ont emmené dehors.

LA MOBILISATION CONTINUE

On est montés dans un camion qui nous a déposés au commissariat de Vitry. On y a juste dormi. Le lendemain matin, ils nous ramènent à Ivry. On est tous dans la même cellule, les 6. J’ai droit à une nouvelle audition, par rapport au coup que j’avais reçu lors de mon interpellation. Je porte plainte. On est ensuite remis en cellule. Au final, on est sortis vers 13h30, sans avoir été confrontés au témoin, alors que c’était la raison principale pour laquelle notre garde à vue avait été prolongée de 24 heures.

Devant le commissariat, il y avait le maire, beaucoup de lycéens que je connaissais et des parents d’élèves. J’ai retrouvé ma famille. Ma mère m’a dit qu’il ne fallait pas lâcher. Mon père m’a juste dit : « Tu pues, va te laver ». À 21h, j’étais au lit. Puis je me suis réveillé à 3 heures du matin pour aller bloquer mon lycée. Moi je me mobilise contre ParcourSup. C’est la pire chose qui peut arriver aux lycéens de banlieue. »

Lien connexe:


Source: Streetpress

7 commentaires:

  1. Un CRS raconte:Gilets jaunes écoutez!!!

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=949&v=f1H4Nbdz_x8

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  2. Source: Streetpress... t'es sérieux Guy ?

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    1. Tu ferais mieux de t'intéresser à l'information elle-même et non celui qui la véhicule. D'autres médias ont parlé de cette arrestation mais cet article me semble plus complet et détaillé.

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    2. Si je traîne ici, c’est que je m’intéresse à l’information :)

      Cependant, la source citée fait, me semble-t-il, partie de la Sorosphère… ça fait un peu tache ici :(

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    3. Voilà, content? L'information est la même partout.

      http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/ivry-36-heures-de-garde-a-vue-pour-un-tag-macron-demission-05-12-2018-7961784.php

      https://www.humanite.fr/mobilisation-lyceenne-trente-heures-de-garde-vue-pour-un-tag-macron-demission-664728

      Je cherche les infos partout ou elles se trouvent.
      Ou crois-tu que l'on trouve la liste des invités du groupe Bilderberg par exemple? Sur leur propre site.

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  3. Vous avez voté, alors fermez-là , notre pays a "besoin d'ordre" dit l'apprenti dictateur à Bruxelles
    https://www.youtube.com/watch?v=tQtw7PALXCk

    Vincent Vantighem ‏Compte certifié @vvantighem
    #GiletsJaunes : Il m'a fallu une calculette mais 641 des 820 majeurs placés en garde à vue à Paris, samedi, lors de l'acte IV des gilets jaunes ont fait l'objet d'un rappel à la loi et ont vu leurs procédures classées sans suite. Cela fait un taux de 78%...

    - donc 78% de gardes à vue injustifiées à Paris lors de la manifestation du 8 décembre dernier

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  4. Déjà un lourd bilan avant l'acte V des gilets jaunes (pour appeler au calme)

    bilan au 14/12/2018 :

    depuis le début du mouvement des gilets jaunes, mi-novembre:

    nombre de personnes arrêtées = 3300
    manifestants placés en garde à vue = 2354
    personnes déférées devant la justice = plus de 1200
    personnes blessées = 1052 (dont plusieurs gravement dont 187 du côté des forces de l'ordre)

    https://www.bastamag.net/gilets-jaunes-repression-arrestations-blesses-grenades-LBD-garde-a-vue

    6 personnes décédées 
    Vaucluse  : un gilet jaune de 23ans percuté par un camion à une sortie d'autoroute
    Savoie : une mainifestante sexagénaire percutée par une automobiliste à un barrage
    bouches du rhone : décès d'un automobiliste s'encastrant dans un camion arrêté par un barrage
    un motard de 37ans percuté par une camionette manoeuvrant pour éviter un barrage
    charente : une automobibiliste de 20 ans percutant un camion ralenti par à un barrage
    marseille : décès d'une femme de 80 ans ayant reçu une grenade lui éclatant dans le visage au moment où elle fermait ses fenêtres (sa voisine prétendant que ses fenêtres auraient été visées par un lance grenade; elle serait décédée selon autopsie d'un arrêt cardiaque sur la table d'opération)

    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/un-gilet-jaune-tue-a-avignon-percute-par-un-camion_2053155.html

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