samedi 23 septembre 2017

Un ancien dirigeant de Lafarge reconnaît avoir financé l'Etat islamique avec l'aval de la France


Syrie. Les investigations de la justice sur les activités de Lafarge en Syrie révèlent que le groupe a longtemps préféré verser des dizaines de milliers de dollars à l'Etat islamique plutôt que de perdre son usine locale.

L'étau se resserre autour des activités du cimentier Lafarge en Syrie. Dans son édition de jeudi, Le Monde publie des éléments de l'enquête qui vise le groupe, soupçonné d'avoir versé des sommes importantes à l'Etat islamique afin de protéger sa cimenterie de Jalabiya. Des documents pour le moins accablants, qui révèlent comment plusieurs dirigeants fait le choix de céder au racket des terroristes afin de protéger leurs activités en vue de l'après-guerre civile.

“De l'ordre de 20.000 dollars par mois”

“L'économie de racket a commencé en septembre ou octobre 2012”, raconte aux enquêteurs l'ex-directeur général adjoint opérationnel. Dans un premier temps, il s'agit de groupes rebelles, qui reçoivent “entre 80.000 et 100.000 dollars par mois” pour permettre aux camions de Lafarge de circuler sans encombres. Puis, à partir de 2013, c'est l'Etat Islamique qui prend le relais. Bruno Pescheux, patron de la filiale syrienne de l'entreprise jusqu'en juin 2014, explique que Daesh recevait “de l'ordre de 20.000 dollars par mois”.

Jusqu'en septembre 2014, l'usine continue de Jalabiya continue de produire du ciment. Malgré les attaques de Daesh contre les Kurdes dans la région et les alertes des responsables du site, qui s'inquiètent pour la sécurité des salariés. “Comment pourrait-on caractériser ces déclarations : un manque de lucidité, la cupidité ou business as usual ?”, demande l'un des enquêteurs à Bruno Lafont, ex-PDG de Lafarge. Celui-ci répond simplement ne pas être au courant.

“Le gouvernement français nous incitait à rester”

Un élément au moins à joué dans le maintien de l'activité syrienne de Lafarge: le soutien apporté par le ministère des Affaires étrangères. Tout au long des investigations, il apparaît que le Quai d'Orsay informait les dirigeants de l'entreprise de la situation sur place et les poussait à rester. “Le gouvernement français nous incit(ait) fortement à rester (…). Tous les six mois, on allait voir le Quai d'Orsay, qui nous poussait à rester”, rapporte encore l'un des dirigeants.


14 commentaires:

  1. On est en réalité bien bien loin du compte concernant cette affaire, il ne s'agît ni de racket ni d'encouragements du quai d'Orsay. Il s'agît purement et simplement de guerre à l'Etat syrien.

    Révélations : le jihad de Lafarge-Holcim
    par Thierry Meyssan http://www.voltairenet.org/article195719.html

    "[...] Les pseudos révélations du Monde ont été organisées de mèche avec Lafarge-Holcim pour détourner les regards de l’opinion publique et des juges vers un point de détail : fallait-il ou non accepter de se faire rançonner par Daesh.

    La vérité est autrement plus grave.

    [...]

    Lafarge est le leader mondial des cimentiers. L’Otan lui confie la construction des bunkers des jihadistes en Syrie et la reconstruction de la partie sunnite de l’Irak. En échange, Lafarge laisse l’Alliance gérer ses installations dans ces deux pays, notamment l’usine de Jalabiyeh (à la frontière turque, au nord d’Alep). Durant deux ans, la multinationale fournit les matériaux de construction pour de gigantesques fortifications souterraines qui permettent aux jihadistes de défier l’armée arabe syrienne.

    [...]

    Selon Le Monde, la multinationale se fournissait en pétrole pour faire tourner son usine. Ce qui est faux car cette installation fonctionne principalement au charbon, qui continuait à lui être livré depuis la Turquie. Sans se rendre compte de l’énormité de son aveu, le quotidien admet que Lafarge produisait 2,6 millions de tonnes de ciment annuellement, destinées aux «  zones rebelles  ».

    Or, durant cette terrible guerre, rien ne pouvait être construit par des civils dans ces zones.

    [...]

    2,6 millions de tonnes durant plus de deux ans, cela fait au moins 6 millions de tonnes produites pour les « rebelles ». Je place le mot « rebelles » entre guillemets puisque ces combattants ne sont pas des Syriens, mais viennent de tout le monde musulman et même d’Europe.

    Cette quantité de ciment est comparable à celle utilisée par le Reich allemand, en 1916-17, pour construire la Ligne Siegfried. Depuis juillet 2012, l’Otan —dont la France— organisait une guerre de position conformément à la stratégie décrite par Abou Moussab «  Le Syrien  » dans son livre de 2004, La Gestion de la barbarie.

    On imagine le nombre d’ingénieurs militaires du Génie de l’Otan —dont des Français— qui furent nécessaires pour construire cet ensemble d’ouvrages.

    [...]

    L’intervention militaire russe

    Retranchés dans leurs bunkers, les jihadistes ne craignaient pas l’armée arabe syrienne et n’avaient aucune difficulté à tenir leurs positions. Durant deux ans, le pays se trouva coupé en deux, le gouvernement choisissant de protéger la population et donc d’abandonner le terrain.

    Lorsque la Russie intervient militairement à la demande du gouvernement syrien, sa mission était de détruire avec des bombes pénétrantes les bunkers des jihadistes. L’opération devait durer trois mois, de septembre 2015 à la Noël orthodoxe (6 janvier 2016). Cependant, l’étendue des constructions de Lafarge-Holcim s’avéra si importante que l’armée russe eut besoin de six mois pour les anéantir.
    Conclusion

    Lorsque la transnationale Lafarge-Holcim termina sa mission au service du génie militaire de l’Otan, elle ferma son usine et la prêta à l’Alliance. L’usine de Jalabiyeh fut transformée en quartier général des Forces spéciales des États-Unis, de la France, de la Norvège et du Royaume-Uni qui occupaient illégalement le Nord de la Syrie.

    Contrairement à l’écran de fumée du Monde, il ne s’agit donc pas de la triste histoire d’une entreprise de construction qui négocia avec des jihadistes pour sauver son personnel. La responsabilité de Lafarge-Holcim, c’est son rôle central dans une vaste opération militaire de destruction de la Syrie ; une guerre secrète qui a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes."

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    1. Merci d'avoir rétabli la vérité.

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    2. C'est une version qui a du sens, c'est sûr. Le problème avc Meyssan c'est qu'il ne fourni ni preuve ni source. Du coup, on a l'impression que ça sort de nul part. On a aucune façon de vérifier ses dires ou une source tierce qui corrobore cette version. C'est ce qui pêche dans son article.

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    3. Certes, néanmoins Meyssan est un journaliste. C'est-à-dire quand on ouvre un journal il ne cite pas d'où il tient sont information, c'est justement lui l'informateur (le journal), sauf s'il s'agît une information reprise (exemple: une dépêche).

      La question qui se pose devient alors la crédibilité du journal ou du journaliste. Cette personne a-t-elle donné des informations vraies, justes, crédibles par le passé ? A-t-elle menti, déformé, manipulé ? S'est-elle montrée partiale, de mauvaise foi ? Ses analyses étaient-elles pertinentes, orientées ou fausses ?

      Meyssan a déjà commis des erreurs, il les a reconnues. Globalement ses analyses se sont montrées pertinentes et de bonnes foi. Les faits se sont avérés vrais. Pas de manipulation, pas de mensonge, pas de tromperie. Il aussi écrit 3 livres depuis 2001.
      Je le vois comme un homme de conviction, engagé, qui ne s'est pas contenté de son duplex, de la bonne soupe, des dépêche de l'AFP. Plutôt quelqu'un qui a mis sa vie en péril à plusieurs reprises et qui séjourne hors de l'OTAN depuis son exil.

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    4. Meyssan est écrivain, pas journaliste. Je ne suis pas plus journaliste que lui d'ailleurs. Après, c'est vrai qu'être journaliste n'est pas forcément un gage de qualité de l'information et encore moins de véracité.

      Disons que je reste un peu sur ma faim avec cette information. Une info qui est publiée par un seul média (quelqu'il soit d'ailleurs), sans preuves concrètes et corroborés par aucun autre média est toujours à prendre avec des pincettes. Meyssan est aussi très proche des médias iraniens qui se sont montrés assez peu fiables dans le passé. Je ne pense pas qu'il soit animé de mauvaises intentions mais ce qu'il dit ne peut pas être pris pour argent comptant sans autre source, voilà tout. Je lui ai déjà fait part une fois dans le passé d'une fausse information qu'il avait publié et il a supprimé l'article donc je pense qu'il veut bien faire.

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    5. Il a écrit 17 bouquins. Par contre, il n'a pas de formation journalistique et il ne se revendique pas comme journaliste à ma connaissance mais comme consultant politique. C'est ce qui est indiqué sur son site.

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    6. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    7. Je ne vois que 6 bouquins (d'après wikipédia):

      -L'Énigme Pasqua, Golias (Lyon), 98 p., 29 janvier 2000 (ISBN 2911453883)
      -Terrorisme en soutane : Jean-Paul II contre l'IVG par le Réseau Voltaire pour la liberté d'expression, L'Esprit frappeur (Paris), 2000 (ISBN 2844051413)
      -L'Effroyable Imposture, Carnot (Paris), 2002 (ISBN 291236244X)
      -Le Pentagate, Carnot (Paris), 2002 (ISBN 2912362776) (les 2 réédités ensembles sous un seul et même ouvrage désormais)
      -L'Effroyable Imposture 2. Manipulations et désinformation, éditions Alphée-Jean-Paul Bertrand (Paris), 2007 (ISBN 9782753802391)
      -Sous nos yeux Du 11 septembre à Donald Trump, Editions Demi-Lune, 2017 (ISBN 9782917112311).

      Le reste ce sont des traductions, des participations à des collectifs (3), des articles, des préfaces, des postfaces.

      Définition du mot écrivain:
      A) Celui dont le métier est d'écrire pour autrui
      B) Celui qui compose des ouvrages littéraires
      (source: http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?12;s=2122404270;r=1;nat=;sol=1;).
      Le titre d'écrivain est de la désinformation afin de prétendre qu'il n'écrit pas à propos de faits (la politique en l’occurrence) mais que tout cela n'est que de la littérature.

      La somme de travail et d'informations produite par Meyssan va bien au delà de ses 6 livres (http://www.voltairenet.org/auteur29.html?lang=fr).

      Il se présente en effet comme "Consultant politique". Néanmoins ce qu'il fait c'est bien à minima du journalisme (avec on sans formation) : écrire des articles dans des journaux (mais pas français) sur l'actualité (y compris la divulgation d'informations), la guerre, la politique, qui sont ensuite relayés et traduits dans de nombreuses langues par l'agence de presse Réseau Voltaire (dont il est le président).
      C'est donc bien du journalisme (comme Reynouard fait bien de l'histoire sans être historien).

      Pourquoi se présenter comme consultant politique ?

      Mon opinion: car il est plus que journaliste ou auteur de livres, Meyssan entend lutter dans l'arène politique mondiale, dévoiler des mensonges, lutter pour ses convictions. Et c'est un fait qu'il joue un rôle primordial de divulgation et d'anticipation comme ce fut le cas entre autre lors du 11 septembre (2001), lors de la guerre du Liban (2006), d'Irak, de Lybie et de Syrie.

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    8. Quelques informations supplémentaires sur l'affaire Lafarge
      (source : Entretien avec Thierry Meyssan
      Derrière les affaires Sarkozy et Lafarge" par Serge Marchand http://www.voltairenet.org/article198454.html)

      "[...]
      Serge Marchand : La seconde affaire, c’est celle de Lafarge [3]. Cette société est poursuivie par d’anciens employés pour ne pas les avoir régulièrement payés et pour avoir acheté du pétrole à Daesh [4]. Laurent Fabius, pourrait être entendu dans le cadre de l’instruction.

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      Thierry Meyssan : Là encore, nous sommes en face d’une vaste hypocrisie. J’ignore si c’est le Parquet qui a limité ainsi l’instruction ou si ce sont les juges d’instruction eux-mêmes qui se sont rognés les ailes, à moins que tout cela ne soit instrumenté par les parties civiles. Le problème est complétement différent.

      L’usine de Jalabiyeh (à la frontière turque, au nord d’Alep) ne fonctionnait pas au pétrole, mais au coke. Durant deux ans, les services secrets turcs, le MIT, ont affrété des trains pour la livrer en charbon.

      Le quotidien Le Monde a reconnu que durant deux ans, l’usine fonctionnait à plein régime. Or, il n’était pas possible de transporter de marchandise de cette zone vers celle contrôlée par Damas, on avait arrêté toute construction civile dans la zone des jihadistes, et il n’y a pas d’exportation vers la Turquie. Alors pourquoi produire et qu’est devenu ce ciment ?

      La réponse est simple. Il était utilisé par les jihadistes pour construire des fortifications [5]. On est alors passé à une guerre de position, non pas avec des tranchées, mais avec des bunkers souterrains. Cette stratégie avait été décrite par Abou Moussab «  Le Syrien  » dans son livre de 2004, La Gestion de la barbarie [6].

      La quantité de ciment produite par Lafarge à Jalabiyeh et remise aux jihadistes est équivalente à celle utilisée par le Reich allemand pour construire la ligne Siegfried. Ce sont ces bunkers que l’armée de l’air russe est venue détruire avec des bombes pénétrantes.

      En 2013, Daesh n’existait pas encore sous sa forme d’État non reconnu. Les jihadistes étaient divisés en de multiples groupes, mais leurs opérations militaires étaient coordonnées de facto par le centre de commandement des Forces terrestres de l’Otan (LandCom) à Izmir (Turquie). Ainsi ont-ils pu bénéficier des conseils des ingénieurs de l’Otan pour construire ces installations.

      Laurent Fabius était évidemment un acteur de cette opération…

      Serge Marchand : Nicolas Sarkozy y est-il aussi mêlé ?

      Thierry Meyssan : Non, pas du tout. L’affaire Lafarge a débuté sous la présidence de François Hollande, l’ex-compagnon de Ségolène Royal. Le président Sarkozy avait conclu un accord de paix avec la Syrie après la libération de Baba Amr où les jihadistes avaient déjà proclamé un Émirat islamique.

      À l’époque donc, Laurent Fabius et le général Benoît Puga pensaient que la France et ses alliés renverseraient la République arabe syrienne et placeraient au pouvoir le général Manaf Tlass [7]. Or, le frère de Manaf, Firas, était administrateur de l’usine de Jalabiyeh.

      Serge Marchand : Tous deux sont les fils de l’ancien ministre syrien de la Défense, le général Moustapha Tlass.

      Thierry Meyssan : Absolument, mais Moustapha Tlass, lui, ne s’est jamais dressé contre la République et n’a jamais soutenu les jihadistes.

      Il importe de savoir que par le passé, Hillary Clinton avait été avocate, puis administratrice de Lafarge et qu’à l’époque de Saddam Hussein, cette société avait travaillé avec la CIA pour transporter illégalement des armes en Irak et préparer la guerre.

      Évidemment, si l’instruction s’intéressait à ces faits, elle se heurterait immédiatement au Secret-Défense, seul moyen de protéger le gouvernement Hollande pour qu’il n’ait pas à rendre de compte sur la guerre qu’il a coorganisé en Syrie et sur ses relations avec les jihadistes.

      Tous ces éléments et beaucoup d’autres sont présents dans mon livre. Je m’étonne qu’aucun magistrat n’ait eu la curiosité de le lire.

      Serge Marchand : Je vous remercie."

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    9. Concernant Lafarge, voici une nouvelle précision :

      "Lors de la publication de l’édition française de Sous nos yeux. Du 11-Septembre à Donald Trump, l’éditeur et l’auteur sont convenus d’effacer divers noms propres afin de ne pas encourir de poursuites judiciaires dont seul l’éditeur aurait été responsable, l’auteur vivant hors de l’Union européenne.

      L’éditeur et l’auteur sont convenus de ne biffer que des noms de personnalités jouant un rôle secondaire dans la narration. Le délai de prescription étant largement clos, aucune des personnalités principales, dont le nom a été publié, n’a contesté les faits relatés dans le livre. C’est notamment le cas des Français Laurent Fabius, Alain Juppé, Bernard Kouchner, François Hollande, Bernard-Henri Lévy, Benoît Puga, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. C’est également le cas de personnalités étrangères vivant en France comme Burhan Ghalioum, Basma Kodmani et Haytham Manna. Ou encore de sociétés multinationales comme Caterpillar, KKR, Lafarge-Holcim et Toyota.

      Thierry Meyssan est donc fondé en droit à dire et répéter en France ce qu’il a écrit à leur sujet dans ce livre.

      Pour la clarté du propos nous publions l’intégralité des passages qui ont été partiellement rayés dans la première édition française de ce livre.

      [...]"

      la suite ici : http://www.voltairenet.org/article198533.html

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    10. Affaire Lafarge, suite
      Réseau Voltaire | 15 décembre 2017
      http://www.voltairenet.org/article199033.html

      L’ONG Sherpa, qui représente d’anciens salariés du cimentier Lafarge-Holcim en Syrie, a porté plainte contre la multinationale après la publication d’un article du Monde sur les relations de la société avec les jihadistes [1].

      Six cadres et responsables du cimentier ont été mis en examen en décembre pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « financement d’une entreprise terroriste », dont l’ex-PDG de Lafarge, Bruno Lafont, et l’ex-directeur général de LafargeHolcim, Eric Olsen

      Lafarge-Holcim avait de son côté annoncé avoir commandité au cabinet Baker McKenzie une enquête sur les « erreurs de jugement » de ses cadres [2]. Selon son rapport, révélé par la collaboratrice du Monde, elle exonère la multinationale et charge ses cadres.

      Selon l’avocat de l’ancien directeur général, Me Pierre Cornut-Gentille, cette enquête n’a pas été conduite « dans le respect des principes qui régissent habituellement en France ce genre de procédure ». Au contraire, Baker McKenzie a défendu les intérêts de son employeur en lui fournissant des prétextes pour se débarrasser de certains de ses cadres. Le cabinet aurait été mandaté pour préparer la clôture de l’affaire par une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP), équivalent français de la transaction de droit états-unien.

      Il n’est pas neutre que la mission de Baker McKenzie ait été dirigée par un ancien fonctionnaire du département US de la Justice.

      Lors d’une conférence de presse, l’avocate de Sherpa, Me Marie Dosé, a dénoncé l’absence de coopération de Lafarge-Holcim avec la Justice, le nettoyage des ordinateurs à l’eau de Javel avant la perquisition, détruisant de nombreuses pièces, la non-fourniture de la majorité des pièces demandées (9 000 sur 15 000), et les pressions exercées sur ses clients.

      Il semble que les magistrats instructeurs aient parfaitement saisi le fond du dossier : certes, Lafarge a rémunéré l’État islamique pour le transport de son personnel (et non plus pour acheter du pétrole comme la société l’avait admis précédemment), mais l’arbre cache la foret. La multinationale ne conteste pas avoir produit environ 6 millions de tonnes de ciment durant la guerre en Syrie, puis avoir autorisé les Forces spéciales de l’Otan à utiliser son usine comme quartier général. Elle ne pouvait écouler son ciment que dans les zones occupées par les jihadistes où aucune construction privée importante n’a été entreprise. C’est dans cette période que les jihadistes ont construit une imposante ligne de fortification souterraine qui a coupé la Syrie en deux jusqu’à sa destruction par l’armée de l’Air russe. D’où cette question : Lafarge a-t-il fourni ces 6 millions de tonnes de ciment aux jihadistes pour le compte des États-Unis ou de l’Otan ?

      Les magistrats instructeurs se dirigent donc vers une mise en examen de la multinationale.

      [1] « Révélations : le jihad de Lafarge-Holcim », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 24 mars 2017.

      [2] « Communiqué de Lafarge-Holcim sur ses activités en Syrie », Réseau Voltaire, 2 mars 2017.

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    11. Réseau Voltaire | 30 juin 2018
      http://www.voltairenet.org/article201750.html

      Lafarge soupçonné d’avoir fourni le ciment de Daesh


      Les juges d’instruction chargés d’examiner le comportement du cimentier Lafarge avec ses cadres en Syrie ont mis en examen la société multinationale pour « violation d’un embargo », « mise en danger de la vie d’autrui », « financement d’une entreprise terroriste » et « complicité de crimes contre l’humanité ».

      Dépassant largement les faits dont ils ont été saisis, les magistrats cherchent à établir si Lafarge a ou non acheté des matières premières provenant de carrières contrôlées par les jihadistes et s’il a vendu du ciment à des distributeurs liés aux jihadistes.

      Ainsi, les magistrats ont également mis en examen le responsable de la sécurité de l’usine, le Norvégien Jacob Waerness, que Le Monde présentait comme un simple témoin et qui aurait pu être chargé d’aider Daesh à construire ses infrastructures souterraines.

      C’est très exactement ce qu’expliquait Thierry Meyssan pages 88 à 90 et 250 de son livre Sous nos yeux. Du 11-Septembre à Donald Trump et dans nos colonnes [1].

      Cette affaire est loin d’être résolue puisque, pour le moment, les magistrats n’ont pas encore établis les liens anciens de Lafarge avec Hillary Clinton et l’Otan, ni le soutien de la multinationale au génie militaire de Daesh.

      [1] « Révélations : le jihad de Lafarge-Holcim », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 24 mars 2017.
      http://www.voltairenet.org/article195719.html

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  2. « Informer ne consiste pas en affirmations péremptoires et spéculatives mais à évoquer les événements avec toute l'objectivité et l’honnêteté requises , sous peine d' anéantir la déontologie trop souvent bafouée , et cependant indispensable à la crédibilité des informations transmises ; en réalité depuis de nombreuses années l'indépendance de la presse et la liberté d'expression sont devenues d'extravagants moyens de manipulation au profit des oligarchies financières (et) ou occultes » il est certes difficile de tirer des conclusions quant à l'authenticité des infos diffusées par Thierry Meyssan néanmoins personnellement ne disposant pas d'autres sources suffisamment fiables et compte tenu des objectifs criminels des puissances occidentales dont malheureusement la France je lui accorde une certaine confiance d'autant que nous ne disposons pas vraiment d'informateurs qui en soient dignes (je viens de lire "sous nos yeux ": effrayant et lamentable le comportement de ces dirigeants politiques qui osent agir au nom de la France une seule sanction pour tous ces criminels de guerre traîtres à notre nation !!!

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