mercredi 5 octobre 2016

Bernard de La Villardière agressé à Sevran: les jeunes mis en cause présentent une autre version de l'histoire (MAJ 07/09: nouvelle vidéo)



MAJ: Nouvelle vidéo qui montre que la version des jeunes était un peu enjolivée. 

"Dossier Tabou" : la réponse de M6 et de Bernard de La Villardière aux critiques

Voir également la réaction caustique de Bernard de la Villardière sur son Facebook concernant les reproches qui lui sont adressés. ça snipe dure sur les collègues du PAF.


Même si la réaction des "jeunes" est excessive, c'est intéressant de comparer le pipeau raconté par M6 avec des salafistes sortis de nul part et le montage vidéo qui a été fait pour faire passer De La Villardière pour une victime alors qu'il a clairement fait dans la provocation avec la vidéo des personnes du quartier qui a le mérite au moins de montrer ce qu'il s'est passé sans montage. Après, à chacun d'interpréter la scène comme il le souhaite. Pour rappel, voici la version de M6. Fawkes

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Info BuzzFeed News – Nous avons rencontré «les jeunes» qui ont bousculé le présentateur de l’émission Dossier Tabou diffusée sur M6. Une autre vidéo que nous publions montre l’altercation dans son ensemble.


Il est 16h30 ce dimanche à Sevran lorsque nous retrouvons Ousmane à la cité des «Radars». Comme souvent, lui et ses amis discutent, fument, ou jouent à la PlayStation dans un local situé juste devant la mosquée de la cité. C’est aussi à cet endroit qu’est venu tourner le journaliste Bernard de La Villardière pour l’émission Dossier Tabou diffusée mercredi 28 septembre sur M6.

«Apparemment, nos caméras dérangent»

Quelques jours après, cette bande d’amis parle encore de cette enquête intitulée «L’islam en France: la République en échec». À l’exception d’Ousmane, les personnes rencontrées ne souhaitent pas donner leur identité. Ils veulent se faire appeler Mehdi, Bertrand, Manolito et Vinks. Leur nom de famille? «”De la ville de Sevran”, parce que c’est mieux que de La Villardière». Ils ressassent les images de l’équipe de tournage agressée,largement relayées avant et après la diffusion du reportage.
Dans son émission, l’animateur souhaite interviewer l’imam controversé Dhaou Meskine, le propriétaire du lieu de culte surnommé «la mosquée de Daech», depuis que plusieurs jeunes l’ayant fréquentée sont partis combattre en Syrie.

Bernard de La Villardière et Bertrand. M6
Le tournage, qui a eu lieu le 11 avril 2016 à 16h30, est alors interrompu par «des jeunes» du quartier qui sont en réalité tous trentenaires. Sur les images de M6, on les voit insulter et violemment bousculer les quatre journalistes. Le passage retenu par le présentateur laisse penser que tout ce que veulent les protagonistes, c’est empêcher l’équipe de filmer le quartier, et surtout la mosquée, ainsi que casser leur matériel. «Apparemment, nos caméras dérangent», dit en voix off Bernard de La Villardière, qui décrit les individus mis en cause comme ceci:
«Dans ce groupe de jeunes, un mélange de salafistes et de dealers de drogue.»
Mais Ousmane, qui a aussi filmé l’altercation avec son téléphone, veut «donner sa version»— déjà recueillie samedi sur Périscope par Sihame Assbague et Widad K. «Bernard de La Villardière a sélectionné quelques images pour montrer une bande de voyous l’agresser purement et simplement. Sauf que la réalité est vraiment différente», affirme ce salarié d’une entreprise de transport de 33 ans.
D’après lui et six autres hommes présents ce jour-là que nous avons rencontrés, «Bernard de La Villardière s’est montré irrespectueux dès le début et ça, on ne le voit pas sur ses images. Ma vidéo montre au contraire, qu’on lui reprochait de nous avoir ignorés». Il poursuit:
«Lorsqu’on a vu les trois caméramans et l’animateur devant le propriétaire de la mosquée, on est allés les voir pour les saluer et pour avoir des précisions sur les motifs du reportage. On s’est demandé qui était cet imam qui n’a jamais mis les pieds à Sevran. Sauf qu’aucun des journalistes n’a répondu à nos bonjours. La Villardière nous a simplement ignorés et a dit à son équipe: “C’est bon on tourne.”»
Les quatre Sevranais , rapidement rejoints par d’autres, ont alors gêné l’interview en exigeant que l’équipe les salue. D’après eux, «c’est la réaction du présentateur, qui a commencé à hurler et à dire qu’il était en France chez lui, qui a été l’élément déclencheur de l’altercation». «Il est dans son pays, mais nous aussi. Je suis né dans cette ville, la France est aussi mon pays», dit Vinks.
«Moi j’aimais beaucoup Bernard de La Villardière. Je regardais ses reportages le dimanche, je me disais que c’était un mec chaud. Il me faisait voyager.»
«On veut rétablir la vérité», ajoutent-ils, précisant avoir deux vidéos montrant Bernard de La Villardière «[les] provoquer». Ousmane, qui avait mentionné l’existence de ces vidéos dans un post Facebook, a été sollicité par un grand quotidien national qui a proposé de les lui acheter 7000 euros. Il a finalement décliné l’offre et accepté de les donner à BuzzFeed News (sans aucune contrepartie).
Sur ces images, non coupées, on entend les habitants réclamer à plusieurs reprises «un bonjour» et accuser de La Villardière d’«avoir mal parlé» et de les avoir ignorés. Le présentateur se montre plus virulent dans ses propos que dans la séquence diffusée sur M6.
Ils s’agit de deux vidéos prises par Ousmane et un autre habitant. Nous avons les avons rassemblées sans les couper.Facebook: video.php
L’altercation débute lorsqu’un des trentenaires met sa main devant une caméra. Ils réclament d’être salués. «Je ne peux pas dire bonjour, je suis en train de parler», répond l’un des caméraman.

«Je fais ce que je veux, je suis dans mon pays»

«Hey, toi arrête de filmer, trou du cul», dit Bertrand pendant qu’un autre insiste: «On veut dire bonjour». «On a dit bonjour, c’est bon tout va bien», rétorque La Villardière. C’est à ce moment que la situation s’envenime:
Bernard de La Villardière: - Vous nous laissez bosser, d’accord? Vous nous laissez bosser!
-Arrête de crier sur les gens.
- Partout où j’ai été dans le monde, on m’a laissé bosser.
- Et alors?
- Vous allez me laissez bosser? Alors! (…) Ça vous embête qu’on parle de cette mosquée? Ça vous gêne qu’on parle de cet endroit, ça vous gêne?
- À raconter de la merde, ouais ça nous gêne.
- Quelle merde? Ça te regarde? Je fais ce que je veux. Je suis dans mon pays, et j’ai le droit de faire ce que je veux, d’accord. (…) Arrête de me toucher, ok? Bon alors dégagez! Vous dégagez!
Bertrand ordonne alors aux journalistes de «se barrer» avant qu’il «éclate la caméra». Vinks demande à La Villardière «de ne pas leur manquer de respect» et de «ne pas (leur) parler comme à un chien». Il se montre beaucoup plus violent physiquement que les autres et donne un premier coup à l’épaule du présentateur puis un deuxième avant de l’attraper par la veste. Il tente de prendre une caméra et renonce finalement. Ses amis s’interposent et les journalistes quittent les lieux sous quelques menaces.
Ils expliquent aussi la raison de leur colère. «Venez, si vous ne manquez pas de respect, on vous accueille», dit Vinks à l’un des journalistes. L’auteur de la vidéo conclut: «L’approche elle est mauvaise (…) faut savoir s’exprimer mon ami dans la vie (…) tu n’as même pas fait un pas devant nous, tu es parti dans dans une allégation de merde. (…) La réalité elle est là messieurs. C’est tout. Passez une très bonne journée.»
«Salafistes et dealers de drogue… J’aurais préféré qu’il nous insulte de “connards”, au moins c’est ni suspect ni illégal.»
«Il a réagi comme un policier, à nous dire “dégagez”, et a été irrespectueux dès le début», se défend Vinks, 29 ans, qui raconte être un habitué des émissions du présentateur:
«Moi j’aimais beaucoup Bernard de La Villardière. Je regardais ses reportages le dimanche, je me disais que c’était un bon journaliste, un mec chaud qui n’a pas peur d’aller partout. Il me faisait voyager un peu. Aujourd’hui, je me dis que tout ce que j’ai vu a dû être bidonné, comme toute son émission sur l’islam.»
En plus des images de l’altercation, Ousmane et ses amis digèrent mal les deux qualificatifs («salafistes et dealers de drogue») utilisés pour les «discréditer». «Aujourd’hui, la cité rigole en nous appelant comme ça, mais ça fait mal en réalité. Il nous a vus cinq minutes et décrète qu’on est soit salafistes, soit dealers. Comment il peut savoir ça?», interroge Ousmane. En réaction à cette affirmation, ces habitants que nous avons rencontrés (et qui ne représentent pas tous ceux de la vidéo) nous assurent «ne pas être musulmans pratiquants», ni dealers.

«J’aurais préféré qu’il nous insulte de “connards”»

Ousmane est par exemple livreur pour une grosse société de transport. On trouve aussi un chauffeur VTC pour Uber, un brancardier et un salarié de la Fnac. Manolito, 30 ans, regrette cette description:
«Ça fait mal d’entendre ça car il ne nous laisse aucune échappatoire. On est soit l’un, soit l’autre, mais dans tous les cas, aux yeux de la majorité des Français, on est hors-la-loi. J’aurais préféré qu’il nous insulte de “connards”, au moins c’est ni suspect ni illégal.»
«Moi j’ai une petite barbe, mais je ne suis pas musulman. J’avoue, c’est juste pour la mode que je la laisse pousser», renchérit Jérémy (qui a souhaité garder son anonymat), assurant «qu’ici, il y a toutes les confessions». «D’ailleurs, le seul barbu présent sur la vidéo [que nous avons flouté à sa demande NDLR] est celui qui tente de calmer le jeu et de nous séparer du présentateur», note-t-il.
Ousmane et Vinks David Perrotin / BuzzFeed News
Loin de regretter son acte, le groupe assure que «c’est le manque de respect du présentateur» qui a déclenché les hostilités. Pour le prouver, ils donnent l’exemple de la médiatisation de l’histoire de Quentin, un jeune habitant parti en Syrie.
«Beaucoup de journalistes sont venus filmer la mosquée, nous ont interrogés sur lui et il n’y a eu aucun problème. Pourquoi? Parce qu’ils étaient respectueux. Si Bernard de La Villardière nous avait salués, ou même s’il nous avait juste dit “je viens vous parler à la fin du tournage”, on l’aurait laissé tranquille», explique Vinks.
Quant à Bertrand, il conteste fermement avoir voulu s’en prendre au matériel de l’équipe. «Comme on le voit dans la vidéo, je dis au caméraman d’arrêter de filmer mon visage, mais il continue. C’est illégal. C’est là qu’on a un peu bousculé la caméra. Mais si on avait voulu les agresser ou voler les images, on ne les aurait pas raccompagnés en leur disant “passez une bonne journée”. Cela aurait été bien plus violent.»
«Le truc qui nous fait le plus mal, c’est la voix off des reportages.» 
Au-delà de cet incident, les jeunes hommes regroupés au pied de la mosquée s’interrogent sur le travail des journalistes en banlieue. «Pourquoi il n’y a pas de vrais reportages qui montrent aussi des choses positives?» demande Manolito: «On a le choix entre un reportage complètement caricatural de M6 sur l’islam où en plus, la plupart des personnes interviewées disent qu’elles se sont fait avoir, ou les enquêtes bidons de la TNT sur la police dans les banlieues. Vous croyez vraiment qu’il y a que ça ici?»
En plus d’eux, le maire de Sevran et une humoriste musulmane interrogés dans Dossier Tabou ont aussi contesté les méthodes du présentateur.
L’ancienne épicerie transformée en mosquée David Perrotin / BuzzFeed News
Le groupe dit avoir compris «comment les télés fonctionnent»:
«Les journalistes viennent et assurent qu’ils diront la vérité. Une fois que le reportage est diffusé, il y a toujours des montages pour nous faire passer pour des voyous. Et quand on demande pourquoi, les journalistes répondent que ce n’est pas de leur faute, mais que c’est à cause du rédac chef.»
Pour Ousmane, enfin, le «truc qui nous fait le plus mal, c’est la voix off des reportages». «Celle qui commente des images qui ne correspondent pas à la réalité», ou celle qui les dépeint comme voyous ou terroristes.

Journée portes ouvertes à la cité «parce qu’on sait accueillir»

Sur les problèmes plus généraux montrés par l’émission Dossier Tabou, ces habitants de Sevran —«une fabrique de djihadistes» selon le présentateur— contestent ce qui est dit. «Oui il y a sûrement des jeunes qui partent en Syrie, mais moi par exemple, je n’en connais aucun», assure Mehdi. Et d’ajouter:
«Il y a ce que le reportage montre et la réalité. À la télé, on a par exemple toujours l’impression d’être en guerre avec la police, alors que c’est faux. On n’en veut pas à tous les policiers et on parle même avec eux, ici. Mais ça, personne ne le saura. Les gens penseront que Sevran, comme les autres quartiers, c’est une zone de non-droit où personne ne peut venir.»
S’ils reconnaissent «que certaines cités sont très chaudes», ils assurent qu’au quartier Rougemeont dans lequel ils vivent, tout le monde peut circuler librement. «L’élément essentiel, c’est le respect. On n’a de problèmes avec personne, mais si les gens comme La Villardière ne veulent pas apprendre à nous connaître, alors qu’ils nous foutent la paix», dit Vinks.
Tous les sept ont demandé à être reçus par le maire de la ville, Stéphane Gatignon, pour évoquer cet incident. Ils prévoient aussi une «sorte de journée portes ouvertes dimanche 9 octobre à la cité pour montrer qu’on sait accueillir». Et lancent cette invitation:
«On voudrait bien s’expliquer face caméra avec Bernard de La Villardière pour qu’il assume ses responsabilités et qu’il voit qu’on peut dialoguer.»
Contactée, la chaîne M6 s’est contentée de nous féliciter «d’avoir pu retrouver ces jeunes», mais n’a pas répondu à nos questions. Le présentateur, actuellement au Japon, n’a pas donné suite.
En attendant cette éventuelle rencontre avec La Villardière, Ousmane et ses amis promettent de «ne plus regarder ses émissions». Et de préférer à M6 la chaîne Discovery Channel, «qui doit bidonner un peu, mais moins que les autres».
Source: Buzzfeed

7 commentaires:

  1. Nos vrais ennemis, ce sont les "faux-juifs" (apocalypse 2:9) qui sous couvert d'utiliser l'islam et la menace de la charia étendue à tous, cherchent à nous dominer avec la loi du Noachisme...

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  2. travestir la réalité ! voilà un déclin pervertie.
    çà me rappel avec Soral sur arte et BFM à l'époque :D contre filmé

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  3. Désolé mais dans les 2 vidéos je vois des racailles d'une impolitesse crasse. Ce sont bien eux qui mettent la main devant la caméra... et donc qui provoquent les journaleux. Peuvent pas laisser les gens... tranquilles ? Et éviter de la ramener pour rien.

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    1. c'est pas faux ! regard la vidéo du reportage = montage avec des connotations montrer du doigt, hors c'est de là que la manipulation s'opère et troc le sujet ! il dit "salafiste et vendeur de drogue " encore une boutade car ces jeunes du moins ceux qu'on voit tous travail apparemment !
      Que ce soit jeune ou pas, tu remarquera.. le dernier reportage sur l'industrie agroalimentaire avec élise lucet, la tension quant il s'agit de caméra forcément un climat tension et inquiétude ! (se sont tous de soit disant responsable, mature)
      il est clair que il sont aller un peu crescendo envers l'animateur ma foi ! mais aussi amalgame à l’intérêt du sujet et la chaine.
      il déçois finalement °°

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  4. Oui on voit à quel point ces gentils jeunes qui prennent tant soins de leur beau quartier sont venus aimablement dire bonjour à ce cher Nanard. Alors que lui, ce prétendu gaulois qui se croit chez lui est vraiment impolis. Vivement que tous les français de souche se cassent pour laisser la place à ces jeunes "black lives matter" si gentils et affables.

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    1. En plus si c'est "BuzzFeed" qui le dit c'est forcément la vérité...

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    2. On dirait bien qu'il y a eu un peu de pipotage de la part des jeunes:

      "Dossier Tabou" : la réponse de M6 et de Bernard de La Villardière aux critiques

      http://www.planet.fr/societe-dossier-tabou-la-reponse-de-m6-et-de-bernard-de-la-villardiere-aux-critiques.1198563.29336.html

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