vendredi 11 avril 2014

La vérité éclate : un accès de franchise de la Banque d’Angleterre démolit les bases théoriques de l’austérité. (The Guardian)


L’argent n’est qu’une reconnaissance de dette...

On dit que dans les années 1930, Henry Ford aurait fait remarquer que c’était une bonne chose que la plupart des Américains ne savent pas comment fonctionne réellement le système bancaire, parce que s’ils le savaient, « il y aurait une révolution avant demain matin ».

La semaine dernière, il s’est passé quelque chose de remarquable. La Banque d’Angleterre a vendu la mèche. Dans un document intitulé « La création de l’argent dans l’économie moderne », co-écrit par trois économistes de la Direction de l’Analyse Monétaire de la banque, ces derniers ont déclaré catégoriquement que les hypothèses les plus courantes sur le fonctionnement du système bancaire sont tout simplement fausses, et que les positions plus populistes, plus hétérodoxes qui sont généralement associées à des groupes comme Occupy Wall Street, sont correctes. Ce faisant, ils ont jeté aux orties les bases théoriques de l’austérité.


Pour avoir une idée de la radicalité de cette nouvelle position de la Banque, il faut repartir du point de vue conventionnel, qui continue d’être la base de tout débat respectable sur la politique économique. Les gens placent leur argent dans des banques. Les banques prêtent ensuite cet argent avec un intérêt - soit aux consommateurs, soit aux entrepreneurs désireux d’investir dans une entreprise rentable. Certes, le système de réserve fractionnaire ne permet pas aux banques de prêter beaucoup plus que ce qu’elles détiennent en réserve, et il est vrai aussi que si les placements ne suffisent pas, les banques privées peuvent emprunter plus auprès de la banque centrale.

La banque centrale peut imprimer autant d’argent qu’elle le souhaite. Mais elle prend aussi garde à ne pas en imprimer trop. En fait, on nous dit souvent que c’est même la raison d’être des banques centrales indépendantes. Si les gouvernements pouvaient imprimer l’argent eux-mêmes, ils en imprimeraient sûrement beaucoup trop et l’inflation qui en résulterait sèmerait le chaos. Des institutions telles que la Banque d’Angleterre ou la Réserve Fédérale des États-Unis ont été créées pour réguler soigneusement la masse monétaire pour éviter l’inflation. C’est pourquoi il leur est interdit de financer directement un gouvernement, par exemple, en achetant des bons du Trésor, mais au lieu financent l’activité économique privée que le gouvernement se contente de taxer.

C’est cette vision qui nous fait parler de l’argent comme s’il s’agissait d’une ressource limitée comme la bauxite ou le pétrole, et de dire des choses comme « il n’y a tout simplement pas assez d’argent » pour financer des programmes sociaux, et de parler de l’immoralité de la dette publique ou des dépenses publiques « au détriment » du secteur privé. Ce que la Banque d’Angleterre a admis cette semaine est que rien de tout ça n’est vrai. Pour citer son propre rapport : « Plutôt que de recevoir des dépôts lorsque les ménages épargnent pour ensuite prêter, le crédit bancaire crée des dépôts » ... « En temps normal, la banque centrale ne fixe pas la quantité d’argent en circulation, pas plus que l’argent de la baque centrale n’est « démultiplié » sous forme de prêts et dépôts. »

En d’autres termes, tout ce que nous croyions savoir est non seulement faux – mais c’est exactement le contraire. Lorsque les banques font des prêts, elles créent de l’argent. C’est parce que l’argent n’est qu’une simple reconnaissance de dette. Le rôle de la banque centrale est de superviser une décision juridique qui accorde aux banques le droit exclusif de créer des reconnaissances de dette d’un certain genre, celles que le gouvernement reconnaît comme monnaie légale en les acceptant en paiement des impôts. Il n’y a vraiment pas de limite à la quantité que les banques pourraient créer, à condition de trouver quelqu’un disposé à emprunter. Elles ne seront jamais prises de court pour la simple raison que les emprunteurs, en général, ne prennent pas l’argent pour le cacher sous leur matelas ; en fin de compte, tout argent prêté par une banque finira par retourner vers une banque. 

Donc, pour le système bancaire dans son ensemble, tout prêt devient simplement un autre dépôt. De plus, lorsque les banques ont besoin d’acquérir des fonds auprès de la banque centrale, elles peuvent emprunter autant qu’elles le souhaitent ; la seule chose que fait la banque centrale est de fixer le taux d’intérêt, c’est-à-dire le coût de l’argent, pas la quantité en circulation. Depuis le début de la récession, les banques centrales américaines et britanniques ont réduit ce coût à presque rien. En fait, avec « l’assouplissement quantitatif » [« quantitative easing » ou planche à billets - NdT] elles ont injecté autant d’argent que possible dans les banques, sans produire d’effets inflationnistes.

Ce qui signifie que la limite réelle de la quantité d’argent en circulation n’est pas combien la banque centrale est disposée à prêter, mais combien le gouvernement, les entreprises et les citoyens ordinaires sont prêts à emprunter. Les dépenses du gouvernement constituent le principal moteur à l’ensemble (et le document admet, si vous le lisez attentivement, que la banque centrale finance bien le gouvernement, au final). Il n’est donc pas question de dépenses publiques « au détriment » d’investissements privés. C’est exactement le contraire.
Pourquoi la Banque d’Angleterre a-t-elle soudainement admis cela ? Eh bien, une des raisons, c’est parce que c’est évidemment vrai. Le travail de la Banque est en fait de faire fonctionner le système, et ces derniers temps le système n’a pas très bien fonctionné. Il est possible qu’elle a décidé que maintenir la version conte-de-fées de l’économie, un version qui s’est avérée très pratique pour les riches, est tout simplement devenu un luxe qu’elle ne peut plus se permettre.
Mais politiquement, elle prend un risque énorme. Il suffit de considérer ce qui pourrait arriver si les détenteurs d’hypothèques réalisaient que l’argent que la banque leur a prêté ne vient pas en réalité des économies de toute une vie de quelques retraités économes, mais que c’est quelque chose que la banque a tout simplement créée avec une baguette magique que nous, le public, lui avons donnée.

Historiquement, la Banque d’Angleterre a eu tendance à jouer un rôle de précurseur, en présentant une position apparemment radicale qui finissait par devenir la nouvelle orthodoxie. Si tel est le cas ici, nous pourrions peut-être bientôt savoir si Henry Ford avait raison.
David Graeber

Traduction "ça donne envie de solder quelques comptes" par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

Source:

Traduction:

9 commentaires:

  1. Les scandales émergent depuis 2, 3 semaines.
    Les élites sont devant les cibles (comme les morts de banquiers).

    Une nouvelle monnaie devrait se mettre en place.
    Une monnaie basée sur les métaux rares (or).

    Les détournements d'argent sont dénoncés, comme en Italie, ils se tirent dans les pattes. Ca va bientôt remonter au niveau européen et ensuite mondial.
    Question de temps.

    Les scandales avec les médicaments (dangereux, inefficaces, trop chers), les vaccins mortels.

    Les idées écologiques...

    Nous sommes en train de changer, d'évoluer :)

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    1. Faites pareil de votre côté, répandez la lumière :)
      Rien ne peut retenir une avalanche.

      Commencez à semer vos petites graines.
      Elles donneront des idées à d'autres.

      Peace.

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    2. Dans un autre genre, je suis allé voir Capitaine America aujourd'hui car un lecteur m'avait dit que ça parlait de NOM. Je pensais que c'était juste l'idée globale mais c'était assez éloquent en fait:

      - le méchant de l'histoire nous parlait d'ordre qui née du chaos.

      - Le terme nouvel ordre mondial est utilisé texto.

      - On nous dit que la seconde guerre mondiale était une expérimentation et qu'ils se sont dit qu'il serait préférable à l'avenir que les gens décident d'abandonner leur liberté d'eux même. Que ce serait plus efficace.

      - Ils nous montrent des policiers, l'armée et certains dirigeants corrompus (pro NOM) et d'autres qui dans un sursaut s'élèvent contre eux à la fin. Ils œuvrent contre le peuple et n'hésitent pas à vouloir tuer des millions pour instaurer leur NOM.

      Le capitaine America est bien sur exemplaire tout le long du film et le bien finit par triompher grâce aux super gentils qui viennent contrecarrer les plans du NOM. Presque trop beau :)

      Globalement, je suis quand même étonné de voir à quel point certains films (comme celui-ci) et séries (comme révolution) deviennent précis dans les termes employés et objectifs révélés.

      Une mise en projecteur un peu suspecte...

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    3. Satan n'hésitera pas à sacrifier ceux qu'il avait placé à la tête des nations pour justifier son "faux messie", le soit-disant sauveur (celui que doit sans doute vouloir suggérer le captain américa)....

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    4. Très bonne interprétation Phil de Fer

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    5. J'essai hotchiwawa de reprendre la lumière comme tu dis ,rien qu'hier j'ai discuter a peu avec ma sœur ,elle a conclut en me disant qu'elle ferait un dossier en Béton pour m'interner d'office si je continuai ds mon délire :).
      Trop marrante ma sœur, elle a du côtoyer un peu trop de FM a son école d'avocat ....

      Bref y'a du boulot encore !!!!!! PEACE

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    6. Je n'ai pas décelé de mauvaises intentions au captain america dans le film. Il est la droiture même et lutte du début à la fin contre le NOM sans faux pas. Par contre, le chef de cette rébellion, c'est Nick Fury, l'homme borgne donc va savoir s'ils ont un message caché là dessous.

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  2. Le borgne antechrist...

    Andarrrr, rependre la lumière peu aller de la petite chose à de très grande.
    Personnellement, je commence par de petites :)
    Se battre pour expliquer qu'on nous manipule... c'est souvent peine perdue, j'évite.
    C'est une perte d'énergie.
    Peace.

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  3. Perso je pense que c'est comme Elyseum, Pour les riches c'étaient un film catastrophe, pour les autres un exutoire basé sur une illusion "vous voyez ca va pas si mal" ou "vous voyez vous avez du pouvoir". Mais c'est une grosse farce. 1984 n'est qu'un film catastrophe pour les autres dont je parlais. Eh Ben Captain A c'est la même chose, on flatte notre ego de "gentil". Et dans le prochain Cap A on verra qu'il s'est fait manipulé lol. C'est Hollywood faut pas oublié...Les lobbys font les films, avec parfois même de la pub dedans. C'est triste, même les séries sont corrompus, je sais plus quoi regarder...

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