lundi 15 octobre 2018

«Censure politique» ?: Facebook supprime plus de 800 pages dont des médias alternatifs très suivis


Le réseau social a supprimé plus de 800 pages et comptes qui partageaient principalement des contenus politiques. Des médias alternatifs de droite comme de gauche sont touchés, dont certains disposaient de plusieurs millions d'abonnés.

Les semaines se suivent et se ressemblent pour Facebook. Depuis plusieurs mois, le géant des réseaux sociaux accumule les polémiques liées à la gestion de sa plateforme.
La soirée du 11 octobre n'a pas fait exception à la règle ; alors que les élections de mi-mandat américaines approchent à grands pas, le réseau social a procédé à une purge massive : 559 pages et 251 comptes ont été purement et simplement supprimés de la plateforme. Disposant de plusieurs millions d'abonnés, certains d'entre eux étaient même particulièrement populaires.

Dans un communiqué, Facebook a justifié ce coup de balai en invoquant une violation de ses termes de service. L'entreprise a expliqué que les pages en question avaient un «comportement inauthentique» et qu'elles «travaillaient à tromper les utilisateurs sur qui elles sont et ce qu'elles font». Plus précisément, Facebook leur reproche d'utiliser de faux comptes afin d'augmenter artificiellement leur visibilité. Le réseau social fait par ailleurs une analyse surprenante dans son communiqué, soutenant que cette stratégie pour générer des clicks ne se limite plus au partage d'articles sur les derniers potins de célébrités, mais s'applique désormais aux contenus politiques.

La droite, la gauche et... RT touchés


De fait, parmi les pages touchées on retrouve entre autre Right Wing News (plus de 3,1 millions d'abonnés) ou encore Nation In Distress (également plus de 3 millions d'abonnés), habitués à partager des contenus politiques qui penchent côté conservateur.

Mais contrairement aux purges précédentes, la gauche n'est cette fois pas en reste. AntiMedia et ses 2,1 millions d'abonnés, ou encore Free Thought Project et ses 3,1 millions d'abonnés se trouvent parmi les victimes. «C'est comme un coup mortel. Facebook était une source grâce à laquelle nous pouvions générer du trafic vers notre site. Les quelques employés que nous avions vont partir», a déploré amer auprès de RT Matt Savoy, qui travaille pour Free Thought Project. Son collègue Jason Bassler ne croit pas une seconde à la raison invoquée par le réseau social : «Si c'était juste du spam, si c'était de la merde non pertinente, ils ne seraient pas aussi menaçants. [...] Ce n’est rien de moins que de la censure politique et une tentative d’éradication de certaines idéologies politiques.»

Le compte Twitter d'AntiMedia a par ailleurs été suspendu juste après avoir fait part à ses abonnés de sa situation sur Facebook. Et Nicholas Bernabe, fondateur d'AntiMedia, de faire valoir : «Cela pourrait en fait être perçu comme une ingérence de Facebook dans les élections, car nous ne sommes qu'à quelques semaines [des élections de mi-mandat], et ils visent 800 pages de médias à orientation politique afin de les supprimer.»

«Ce à quoi nous faisons face aujourd'hui, c’est faire taire toute personne qui va à l’encontre du statu quo. De droite ou de gauche, ça n'a aucune importance», a confié à RT le journaliste d'investigation Dan Dicks dont la page aux 350 000 abonnés a été supprimée. «Ce sont les médias mainstream qui essaient d’éliminer leurs concurrents afin que l’oligarchie puisse maintenir le statu quo», a-t-il poursuivi.

La correspondante de RT America Rachel Blevins a subi le même traitement, voyant sa page forte de 70 000 abonnés supprimée, sans qu'il ne lui soit fourni d'explication précise ou d'exemple sur la manière dont elle aurait enfreint les termes de service. La journaliste explique qu'elle avait mis deux ans pour construire cette base d'abonnés en partageant ses propres articles, ou même certains de la presse mainstream qui, parfois, contenaient une information intéressante.


Une censure qui ne dit pas son nom ?


Difficile donc de voir dans cette purge la seule volonté de lutter contre le spam, comme le prétend Facebook dans son communiqué. Accusée par certains d'avoir joué un rôle majeur dans l'élection présidentielle américaine en ne modérant pas suffisamment les contenus – des prétendues «fake news» – qui auraient pu influencer les électeurs, l'entreprise se sait observée à l'approche des élections américaines de mi-mandat.

Pour autant, comme l'ont rappelé les sénateurs américains à Mark Zuckerberg lors de son audition devant le Congrèsen avril, Facebook risque en censurant ouvertement des contenus de s'exposer à des conséquences légales monumentales. Considérée comme un distributeur, l'entreprise est protégée par l'article 230 de la loi sur la décence des communications aux Etats-Unis, qui l'exempte de toute responsabilité juridique pour le contenu qu'elle distribue. Or si la plateforme venait à censurer des contenus, elle se comporterait en tant qu'éditeur et perdrait dès lors son statut privilégié.

L'entreprise ne fait pourtant pas mystère de sa volonté de contrôler le contenu qui est diffusé sur la plateforme. Entre autres programmes, la firme de Palo Alto a annoncé en mai dernier un nouveau partenariat avec l'Atlantic Council – un think tank basé à Washington qui entretient des relations étroites avec l'OTAN – afin de l'aider à repérer les campagnes de «désinformation» qui hantent le réseau.
L'objectif étant de lutter contre les fausses informations et uniquement les fausses informations, Facebook peut faire valoir que cela ne remet pas en question son statut de distributeur. Reste qu'une fausse information est difficilement définissable...

Source : RT

5 commentaires:

  1. citoyen tranquille15 octobre 2018 à 17:09

    Quand Est-ce qu'un petit génie de l'informatique va créer une alternative libertaire face à la tyrannie de Facebook ?

    Bonne nouvelle: les jeunes trouvent Facebook ringard & liberticide !

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    1. Mouè un peu d'ordre c'est bien aussi... Quand je vois le laxisme qu'il y a sur twitter franchement je me dis qu'une total liberté n'est pas bonne du tout. Mais pour le cas de Facebook c'est une tout autre affaire...

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  2. Les médias alternatifs se font bloquer facilement mais les médias de masses raciste ne sont pas bloqué

    https://www.liberation.fr/checknews/2018/10/15/kanye-west-a-t-il-ete-traite-de-negre-sur-cnn_1685421

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  3. Le conseil régional de nouvelle aquitaine, par le biais du socialiste Alain Rousset, a voté des subventions pour faire venir des terroristes narcotraficants, les FARC de colombie, pour aider leur reconversion en les initiant au métier d'écoguide dans la forêt des landes. Selon libération, ce serait à l'initiative du ministère des affaires étrangères et de l'environnement français pour pacifier la Colombie. On importe donc en France de redoutables guerilleros sanguinaires, spécialistes du narcotrafic, comme si nous n'avions pas assez de problèmes avec la reconversion des djihadistes de retour de Syrie. Manifestement, nos élus cherchent le chaos...

    http://www.ladepechedubassin.fr/2018/10/10/a-la-une/parc-naturel-landes-de-gascogne-va-aider-a-reconversion-danciens-guerilleros-farc/
    https://fr.euronews.com/2018/10/15/des-ex-guerilleros-des-farc-dans-la-foret-francaise-des-landes-possible
    https://www.liberation.fr/direct/element/le-parc-naturel-des-landes-de-gascogne-va-former-danciens-farc-au-metier-de-guide-touristique_88630/

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    1. Il se dit que nos élites politiques seraient toutes très intimement liées avec le trafic de drogues en provenance d'Amérique du Sud et qui transiterait par la Guadeloupe puis la Mauritanie avant de remonter via le Maroc et l'Espagne.. cf les affaires "air cocaïne" et autres.. argent blanchi en Suisse et servant tant au financement des élections qu'aux opérations foireuses de la DGSE... Oui, des "djihadistes" ça coûte cher à entretenir...
      Alors qu'ils fassent venir "au pays" des "anciens collaborateurs" ça ne m'étonne pas.. d'autant qu'avec le grand chaos qu'ils nous préparent....

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